Entretien avec Superpoze

Petit rappel de présentation pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?(est-ce seulement possible ?)

Je m'appelle Superpoze. J'ai 20 ans. Et je fais de la musique avec mes instruments et mes machines.


Rentrons dans le vif du sujet, veux-tu ? Voila maintenant 3 semaines que From The Cold EP est sorti. Quels sont les retours à son sujet ? J'ai lu beaucoup de chroniques positives sur ton disque mais est-c- que ta production a réussi à attirer l'attention d'artistes ou de labels que tu vénères ?

De très bons retours, je suis super content. Sur les blogs d'abord, mais aussi dans la presse radio et papier. Dans les Inrocks, ils ont écrit que c'était une "révolution sonore, puissante et ingénieuse", ça m'a fait très plaisir.

Ca a surement attiré l'attention de quelques personnes. Là je vais travailler sur un remix pour Rone, qui devrait sortir chez InFiné en 2013. Et ça me permet aussi de tourner un peu, c'est cool.


L'évolution de ton son par rapport à l'album précédent "Lost Cosmonaut" est bien visible : un son plus glitch hop à mon sens. Lassé du downtempo ?

Glitch hop tu trouves ? C'est la première fois qu'on me dit ça. Le downtempo ne m'a pas lassé, mais j'avais envie d'aller plus loin dans le son que ce que j'ai pu faire sur Lost Cosmonaut. Cet album, c'est vraiment un recueil de mes premiers morceaux.

J'ai écouté beaucoup de musique depuis, que ce soit toute la scène californienne qui gravite autour de Brainfeeder, les allemands de Project:Mooncircle, mais aussi beaucoup de folk et de pop. C'est un mélange de tout ça qui m'a clairement influencé dans la composition de ces morceaux.

Que t'as apporté l'expérience de la distribution sous licence creative commons ?

Une certaine vision de la musique. Ca mériterait d'écrire trois pages sur ce sujet : le rôle du disque, la valeur de l'art, le rapport des différents publics à la musique...
Dans mon cas, c'est plutôt un concours de circonstance. Au moment où j'ai commencé à composer, j'ai découvert cette niche de la musique libre. J'ai trouvé ça cool, alors je l'ai fait.


Parle nous un peu de tes scènes. Comment gère t-on le stress d'un zénith (1ere partie de Orelsan ndlr) quand on est un jeune beatmaker ?

Ca se gère pas le stress, c'est une légende ça. Moi, j'adore. C'est super excitant en fait. Tu as tes machines installées sur la scène, tu les vois de loin, tu vois un peu le public. Le noir se fait dans la salle, les gens crient. Parfois ils sont 40, parfois 4000. Et hop, c'est parti.

Tu as aussi joué avant Wax Tailor, C2C, ce qui pour les amateurs d'abstract hip hop est plutôt une sorte de consécration. Dis nous-en plus : anecdotes, ambiance générale, on veut tout savoir.

Tout savoir ? C'est pas possible ça. Mais c'est clair que c'est super gratifiant. Les premières parties, c'est pas l'exercice le plus facile. Mais quand tu joues avant Wax Tailor ou C2C, tu sais que même si tu ne fais pas la même musique, tu as quelques atomes crochus avec la leur, et donc avec une partie du public.

Avec C2C, c'était à l'EMB à Sannois et c'est vraiment un bon souvenir.
Avec Wax Tailor, j'ai fait Lyon, Lille et La Rochelle. Ce n'est pas le même public, mais c'était aussi super !! J'espère vraiment les recroiser bientôt.


Quel regard portes-tu sur la scène abstract hip hop mondiale ?

Comme plein de styles hybrides de musique électronique, c'est quelque chose qui est difficile à inscrire dans le temps. Je ne me revendique pas du tout abstract hip hop. C'est une musique que j'ai écouté, que j'écoute encore (mais moins).

Pour moi, ce qui se fait d'intéressant en terme de "beat music" aujourd'hui est à chercher chez fLako, Flying Lotus, Teebs, Eskmo, et tous les beatmakers de cette veine là. Ils vont vraiment plus loin en terme de sonorité, de recherche artistique.


Un nouveau format de Porto Pical (side project avec Zerolex ndlr) est-il a l'ordre du jour ? Le premier EP avait reçu un accueil plutôt positif d'après mes souvenirs...

On en avait parlé, et finalement on est tous les deux très occupés par nos projets respectifs. J'aimerais bien retravailler avec Zerolex, on verra bien !


Comment un amateur de Superpoze en 2012 peut il faire en sorte que son héros vienne jouer dans sa ville ?

En faisant écouter au programmateur d'une bonne salle de concert de sa ville, et en lui disant : "mais si, je te jure, c'est mortel en live !!".


Une chose personnelle, hors sujet ou pas, à dire au gens qui liront cette interview ?

Je suis en train de manger des fajitas pendant que je réponds à tes questions. Mais ça n'intéresse vraiment personne à mon avis.


Et pour finir, qu'écoute Superpoze dans sa voiture / douche / maison ? Trois sons à nous conseiller ?

Trois sons ? Wooden Toy d'Amon Tobin, Goat Ropes de Thriftworks, et Inner Trouble de fLako